Le RAEC Mons dans le collimateur de Federbet

Selon le rapport annuel de l’organisme européen de contrôle des paris en ligne Federbet dévoilé mardi au Parlement Européen, deux matchs disputés en fin de saison par le RAEC Mons, club évoluant en 2e division belge, ont fait l’objet de paris anormalement élevés.

D’après le rapport de l’organisme, la rencontre entre le RAEC Mons et Dessel, qui s’est soldée par un match nul (0-0) le 19 avril dernier et le match qui a vu Antwerp s’imposer 1-0 face au RAEC Mons le 25 avril dernier, ont généré 50 millions d’euros de paris, alors que la moyenne des paris sur un match de 2e division belge se situe plutôt autour des 10 millions d'euros. De grosses sommes avaient été pariées sur les résultats finaux des deux rencontres impliquant toutes deux le RAEC Mons. Les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre du côté du club belge. « On tombe des nues. Nous avons appris ça ce matin, personne ne nous avait rien signalé jusqu’ici, indique Gilles Barbera, responsable communication du club dont la faillite a été prononcée le 31 mars dernier. J’ai eu l’entraîneur, Didier Beugnies, au téléphone, il est très fâché. Le groupe s’était serré les coudes dans un contexte difficile pour aller jusqu’au bout ». Suite aux difficultés financières rencontrées par le club, certains joueurs n’étaient plus payés depuis le mois de janvier et n’avaient plus de contrat de travail lors des derniers matchs de la saison. Une situation compliquée qui aurait pu convaincre certains de truquer le match contre de l’argent. « Dessel et l’Antwerp sont eux aussi des clubs des difficulté financière. Ces deux derniers matches n’avaient rien de très emballants, mais on n’a rien vu de particulier, rappelle Gilles Barbera Les choses étaient très claires avec les joueurs. Ceux qui ne voulaient pas finir la saison pour éviter de se blesser pouvaient rester chez eux, mais on attendait un engagement total de ceux qui restaient. Lors de ces deux derniers matches, on a joué avec beaucoup de jeunes qui n’appartenaient pas à l’effectif professionnel. Ils étaient quatre au coup d’envoi contre Dessel. Et contre l’Antwerp, on avait six jeunes au départ et neuf au coup de sifflet final ». De son côté, l’entraîneur du club belge ne peut cacher sa colère dans les colonnes du Soir. « Contre Dessel, nous avons pris une carte rouge après 15 minutes. Les jeunes ont, malgré tout, fait tout, en vain, pour égaliser. Ils sont rentrés au vestiaire en pleurant. Je peux comprendre qu’on parie sur une équipe qui va certainement perdre, vu le contexte, mais personne ne va me faire croire que des gamins pourraient truquer un match. J’ajouterai que le premier qui va me suspecter de quoi que ce soit, je l’attaquerai en diffamation et j’irai jusqu’au bout ». Federbet va maintenant transmettre les éléments dont il dispose à la justice belge.

Avec France TV