Protection des joueurs : la Loterie Nationale formule cinq recommandations

Alors que la Commission « Justice » du Parlement fédéral a poursuivi ses travaux la semaine dernière sur « un certain nombre de propositions législatives visant à introduire une meilleure protection des joueurs dans les jeux de hasard », la Loterie Nationale, principal opérateur de jeux de loterie en Belgique depuis plus de 85 ans, a avancé cinq recommandations essentielles pour une meilleure régulation du secteur.

Selon la Loterie Nationale, qui estime que le concept de « loterie » a permis de maintenait le problème de la dépendance au jeu à un niveau très bas, c’est la légalisation du concept de jeux de hasard qui « a conduit le Belge à jouer de manière exponentielle et a inévitablement entraîné une forte croissance de la problématique du jeu dans notre société ». Selon l’institution, il est donc « impératif que le débat sur la réglementation du secteur soit approfondi afin d’offrir aux joueurs une protection plus étendue grâce à des règles plus ciblées et plus strictes, et de pouvoir ainsi réduire la dépendance au jeu ».

Cinq points essentiels

La Loterie Nationale a formulé cinq recommandations fondées, conformément à la jurisprudence de la Cour européenne de Justice, sur la proportionnalité : plus le risque de dépendance au jeu est grand, plus les mesures doivent être strictes. La première recommandation porte sur une lutte plus rigoureuse contre les sites illégaux en bloquant par exemple les transactions vers ces sites. Fervente défenseuse du « décumul », elle estime qu’il est essentiel qu’un seul et même site ne puisse pas « proposer à la fois des produits relativement moins risqués et des jeux de hasard à haut risque tels que les tables de poker ou des jeux de casino (…) et que ces deux types d’offres restent strictement séparées pour le joueur individuel ». La Loterie Nationale s’est déclarée favorable à ce que la réglementation en matière de publicité pour les jeux de hasard, instituée par arrêté royal, soit fixée par une loi, et recommande l’établissement de modérateurs additionnels sur Internet pour lutte contre l’addiction au jeu portant sur les « mises maximales » et le « nombre maximum de fois que l’on peut jouer ». Enfin, elle préconise que « les jeux automatiques dans les débits de boissons de classe III soient sévèrement restreints et l’installation des machines 3.3 dans les lieux alternatifs interdite ». Elle demande également plus de transparence du secteur des jeux de hasard, notamment de la part des opérateurs privés.