Les fonds de la Loterie nationale belge servent à financer des projets durables selon son

Comment les fonds de la Loterie nationale sont-ils utilisés : les réponses du CEO Jannie Haek

La Loterie nationale est un acteur du marché des jeux d’argent en Belgique. Son directeur explique les projets liés aux chiffres d’affaires réalisés. En répondant à une série de questions, il a clarifié les différents enjeux liés à l’entreprise publique qu’il dirige et en quoi cela ne se limite pas à un jeu d’argent.

Financement de projet durable : une innovation de la Loterie nationale belge

Les joueurs belges jouent pour le plaisir, affirme le CEO Jannie Haek. Le patron de l’entreprise publique a mentionné que toutes les couches socio-économiques sont concernées à l’exception de deux. Il y a des personnes riches qui ont une vision erronée du jeu de hasard. Pour ces personnes, la réussite ne tient pas à un coup de chance, mais c’est plutôt le fruit du travail. Cette idée qu’elles ont du jeu d’argent fait qu’elles considèrent le jeu en soi comme mauvais et par conséquent la Loterie nationale ne devrait pas promouvoir de telles actions. À l’opposé se distinguent aussi les personnes financièrement en dessous de la moyenne, c’est-à-dire celles qui ne sont pas capables de dépenser un euro pour le superflu.

Le CEO n’est bien sûr pas d’avis avec la première catégorie de personnes qui pense que c’est le mérite seul qui conduit à la réussite. Selon Jannie Haek, c’est une combinaison de l’effort et de la chance qui déterminent la réussite. Il confirme son opinion par la simple observation des faits de la vie. Par exemple, pourquoi êtes-vous né dans telle famille et non dans une autre ? Et en amour, on se pose bien souvent la question : trouvera-t-on le parfait amour ? Ou bien en affaires, on se demande si on va s’entourer des bonnes personnes. Avec une analyse plus objective, on y voit clairement le coup de la chance. Un individu qui ne réussit ne peut catégoriquement être traité de fainéant ou de stupide.

Selon les observations, il est remarqué que les Belges ne jouent pas dans l’espoir de changer leur vie avec le gain d’une grande fortune. La motivation est toute autre. De la même manière qu’une personne donne un pourboire à un serveur, c’est de cette façon qu’il joue. Autrement, l’argent joué est le supplément, on pourrait même dire un don parce qu’il ne s’attend pas à gagner à priori. Le modèle de joueur reflète cette explication : la plupart des joueurs misent de petites sommes. Pour aller plus loin, cette tendance se remarque lors des périodes de crise. C’est ainsi que la mise moyenne est passée de 5,10 € en 2021 à 4,90 € en 2022, soit une baisse de 20 centimes. Souvenez-vous en 2022 qu’il y a eu une crise du pouvoir d’achat.

La Loterie est décrite comme un système ayant pour base la chance dont les bénéfices servent dans des projets. C’est la description que fait le patron de l’entreprise quand on lui demande de décrire la Loterie. Pour mieux éclaircir, les fonds récoltés sont utilisés dans des projets fortement sociaux et durables. Par exemple, le projet Betnet est une initiative qui accompagne les élèves malades. La Loterie est la première aide pour ces personnes en attendant l’implication d’autres acteurs pour prendre la relève. L’institution de l’État finance aussi des organisations à but non lucratif comme Bozar. Elle s’implique également dans le soutien de différentes équipes nationales de sport comme le hockey, le volley, le basketball, etc.

La Loterie ne place pas l’argent au centre du succès, affirme le CEO en réponse à la question : quelle est la place de l’argent pour la Loterie ? Le symbole de la Loterie n’est pas l’argent. Tout au contraire, c’est un moyen par lequel le peuple finance par lui-même des projets à caractère social. Rappelons qu’à l’origine la Loterie est une activité ludique qui permet de réunir des fonds à contribution de bonnes œuvres. Ainsi, les personnes connaissant le principe s’y adonnaient volontiers et son invention remonte en 1441 à Bruges. Cette idée première reste la quintessence de la Loterie nationale. Il ne faut pas non plus oublier qu’elle encourage la tolérance, la diversité et l’innovation.

Malgré tout, le risque de tomber dans l’addition existe. Pour répondre à cette question, Jannie Haek souhaite un débat franc pour ce qui est de la Loterie. Inutile de préciser que l’entreprise s’inscrit dans une démarche de durabilité. Elle se doit d’avoir des plus-values au niveau sociétal. Fort heureusement, c’est le cas de la Loterie qui pratique ces activités depuis 89 ans. Ce n’est pas forcément le cas de tous les jeux d’argent. La Loterie nationale ne peut être mélangée aux autres jeux de hasard et d’argent à vocation lucrative. Il serait aussi absurde d’interdire à l’État de garder le monopole tout en permettant aux entrepreneurs d’embrasser ce secteur.

L’État lutte sans cesse pour un jeu responsable de la population et c’est du devoir des acteurs de respecter la législation. Le fait que la Loterie fasse du marketing et de la publicité n’est pas contraire aux exigences de la législation surtout que des normes sont établies. Informer le public sur les produits existants ou les nouveaux produits est l’objectif des publicités de la Loterie. Aussi, la Loterie est consciente des risques. D’ailleurs, elle est pratique sur ces sujets sensibles. C’est pour cela qu’elle financera une chaire spécialisée en addiction à l’UMons dès la rentrée académique prochaine. Les attentes de cette étude sont d’obtenir des résultats concrets sur les risques liés aux différentes sortes de jeu, et ceci sans lobbying et émotion.

Pour corroborer tout ce qui est dit, notez que la Loterie nationale a prévu une enveloppe de 2,25 millions d’euros pour des projets « développement durable ». Ainsi, jusqu’à 25 000 euros seront accordés à des organisations ou fondations à but non lucratif. Par ailleurs, les joueurs belges ont sans doute été surpris des trois jackpots de l’EuroMillions en décembre 2022. Contrairement aux années antérieures où c’est un seul jackpot qui tombait, 2022 fut spéciale. Cela témoigne aussi de la générosité de l’entreprise publique qui tient compte de l’évolution de ces activités pour gratifier les joueurs.